Biographie de Claudius Regaud


Le Docteur Claudius Regaud, histologiste, devenu un spécialiste de l'action des radiations ionisantes sur les tissus, est l'un des pionniers de la radiothérapie. Co-directeur avec Marie Curie de l'Institut du radium, il fonde avec elle la Fondation Curie.


chronologiE DE CLAUDIUS REGAUD


1870

Naît le 30 janvier à Lyon.

1887

S’inscrit à la Faculté de droit et à la Faculté des sciences de Lyon.

1888

S’inscrit à la Faculté de médecine de Lyon.

1891

Nommé à l’Internat des Hôpitaux de Lyon.

1891-1895

Devient chef de travaux pratiques en histologie dans le service du Professeur Joseph Renaut. Publie ses premiers travaux.

En 1893, il monte à Paris pour suivre le cours de microbiologie de l’Institut Pasteur où il se fait remarquer par son directeur Emile Roux.

1897

Soutient à la Faculté de médecine de Lyon sa thèse, au titre « Vaisseaux lymphatiques du testicule et les faux endothéliums de la surface des tubes séminifères ».

Il reçoit, avec François Barjon, le prix Poral de l’Académie de médecine pour leur travail sur « l’anatomie pathologique du système lymphatique dans la sphère des néoplasmes malins. »

1898

8 février, épouse Marie Crozet, la soeur de son ami Joseph Crozet.

Naissance de sa fille Marie-Antoinette, le 10 novembre.

1899

Rédige le chapitre « Glandes génitales » du Traité d’histologie pratique de Joseph Renaut.

1900

Naissance de son fils Félix, le 28 août.

1901-1909

Agrégé de la Faculté de médecine de Lyon (Section des Sciences Anatomiques et Physiologiques). Devient un spécialiste reconnu de la spermatogenèse.

Publie « Etude sur la structure des tubes séminifères et sur la spermatogenèse chez les mammifères » dans les Archives d’anatomie microscopique. Met au point une technique de coloration des mitochondries dite « coloration de Regaud » (coloration élective de certains constituants cellulaires).

1903

Naissance de son fils Jean, le 25 septembre.

1904

Fonde avec Joseph Renaut la Revue générale d’histologie, comprenant l'exposé successif des principales questions d'anatomie générale : de structure, de cytologie, d'histogénèse, d'histophysiologie et de technique histologique.

1905

Naissance de sa fille Marguerite, le 17 juillet.

1906

S’intéresse aux rayons X comme outil de recherche et installe un appareil à rayons X dans son laboratoire et montre l’extrême sensibilité aux rayons X des spermatogonies souches, décrit les effets tératogènes (qui produit des mutations génétiques) et propose la chromatine (substance présente dans le noyau cellulaire) comme cible privilégiée des radiations. Intuition remarquable, car ce n’est que plusieurs décennies plus tard que seront découvert le rôle et la structure de l’ADN comme constituant fondamental de la chromatine et cible privilégiée des radiations ionisantes.

Partant de l’intuition qu’il y avait parallélisme entre spermatogenèse et croissance incontrôlée des tumeurs, il établit les bases biologiques de la « radiothérapie élective ».

A Heidelberg (en Allemagne) se tient le premier Congrès International consacré au cancer.

Le professeur Pierre Delbet, pathologiste, le docteur Charles Bouchard, et le docteur Henri de Rothschild, s’associent pour créer l’Association française pour l’Étude du Cancer (AFEC), qui devient, 80 ans plus tard, la Société Française du Cancer (SFC).

1909

Décembre. L’Institut Pasteur et l’Université de Paris décident de créer l’Institut du radium.

1911

Regaud entreprend à Lyon ses premiers traitements par les rayons X sur les malades du cancer incurables avec des résultats négatifs. Mais un des aspects novateurs de ses travaux réside dans la prise en compte du facteur temporel c’est-à-dire du fractionnement et de l’allongement des temps de traitement. Ses constatations donnent une nouvelle impulsion à la radiothérapie des cancers et sont encore aujourd’hui appliquées.

1912

Le 7 février, nommé par Emile Roux professeur à l’Institut Pasteur.

1913

Le 17 juin nommé directeur du laboratoire de radiophysiologie de l’Institut du Radium (Marie Curie dirige le laboratoire de physique/chimie). Antoine Lacassagne, son élève, devient son assistant.

1914

Premières publications de Regaud et Debierne sur les effets de l’émanation du radium.

La première guerre mondiale est déclarée et l’Institut du radium est fermé.

1915

En février, Claudius Regaud est nommé médecin chef de l’hôpital complémentaire d’armée de Gérardmer.

Regaud est attaché à partir d'octobre au cabinet de Justin Godart, sous-secrétaire d’Etat, pour participer à la réforme du Service de santé des armées.

Le 17 février, reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur des mains du Président de la République Raymond Poincaré. Elevé au grade d’officier en 1921 et au grade de commandeur le 27 juillet 1930.

Durant la guerre, Il crée des équipes chirurgicales et des ambulances automobiles chirurgicales. Il organise également à Bouleuse, près du front, un grand centre thérapeutique modèle, le Groupement des services chirurgicaux et scientifiques, destiné à former les médecins mobilisés au traitement chirurgical des plaies.

1918

Décembre. Retour de Claudius Regaud à l’Institut du radium aux côtés de Marie Curie.

Création de l'association "la Ligue française contre le cancer" sous l’impulsion de Justin Godart, ancien secrétaire d’Etat, d’Henry Hartmann, chirurgien et de Claudius Regaud.

1919

Regaud assure avec Antoine Lacassagne des traitements par des applications de radium sur des malades cancéreux dans différents hôpitaux de l’Assistance Publique de Paris. En juillet, il obtient la création à l’hôpital de l’Institut Pasteur d’un service spécialisé pour le traitement du cancer par le radium.

1920

Reconnaissance d’utilité publique de l'association "La Ligue française contre le cancer".

1921

A Paris, sont prises les premières mesures de radioprotection (hottes, murs en plomb).

1922

Ouverture le 29 novembre du dispensaire de la Fondation Curie dont Claudius Regaud est nommé directeur.

Paul Strauss, ministre de l’hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociales, crée une Commission du cancer dont Claudius Regaud est membre. La lutte contre le cancer devient une cause nationale de santé publique.

1923

Le dispensaire de la Fondation Curie est inauguré officiellement par Paul Strauss, ministre de l’hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociales, le 26 décembre 1923, le matin même du jour où fut célébrée dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne la commémoration du 25e anniversaire de la découverte du radium sous la présidence du Président de la République Alexandre Millerand.

Marie Curie et Claudius Regaud obtiennent de l’Union Minière du Haut Katanga (UMHK), société belge productrice de radium, le prêt d’1gramme de radium[1] pour la Fondation Curie. (En 1924 ils obtiennent le prêt d’un deuxième gramme ; en 1926 le prêt de 4 grammes et en 1932 le prêt de 6 grammes.) Tous deux visitent l’usine d’Oolen en Belgique qui produit le radium pour l’UMHK.


[1] Le radium est une substance radioactive rare, extraite des minerais très riches en oxyde d’uranium. Son prix s’élevait dans les années 1920 à 1 million de francs (or) le gramme.

1923-1929

Création d’un réseau de 15 centres régionaux de lutte contre le cancer, sur le modèle de la Fondation Curie.

La Fondation Curie devient la référence de la radiothérapie, de nombreux chercheurs du monde entier viennent s’y former. Soutenu par Antoine Béclère, père de la radiologie française, il y organise avec Marie Curie et en collaboration avec la Faculté de Médecine un enseignement de radiologie médicale.

1924

Claudius Regaud est élu à l’Académie de médecine. En mai-juin il se rend au Canada pour une série de conférences.

1925

Décembre. Mise en service à la Fondation Curie de la première « bombe au radium » (comportant une charge de 4 grammes de radium dans une cupule de plomb de 6 cm d’épaisseur).

Claudius Regaud et Marie Curie font partie d’une commission chargée d’établir une limite de dose d’exposition pour les travailleurs exposés aux rayonnements.

1926

Juin. Envoyé au Liban par le gouvernement français.

1927

Participe avec ses collaborateurs à la création au plan international d’un Index Analyticus Cancerologiæ. Antoine Lacassagne en est le secrétaire.

1928

Août. Entreprend son premier voyage en Amérique du sud qui durera 4 mois. En Colombie, il est accueilli par son ancien élève le Dr Gonzalo Esguerra Gomez (inventeur de la pâte Colombia utilisée pour les moulages en curiethérapie). Il négocie pour le gouvernement des accords de collaboration.

Nommé président de la sous-commission pour la radiothérapie des cancers de la Société des Nations (ancêtre de l’UNESCO).

1927-1939

Claudius Regaud, René Ferroux et Antoine Lacassagne publient "Radiophysiologie et radiothérapie", périodique scientifique officiel de l'Institut du Radium et de la Fondation Curie.

1930

Claudius Regaud reçoit des mains du Président de la République Gaston Doumergue à l’Institut du Radium, la cravate de commandeur de la Légion d’honneur.

Août. Se rend, missionné par le gouvernement français, en Uruguay puis en Argentine et au Brésil. Il est ensuite envoyé à Beyrouth et en Egypte.

1932

Mai. Inaugure à Varsovie avec Marie Curie, un Institut du Radium (mission du gouvernement français).

Décembre. Création à l’Institut du Radium, grâce au financement d’un généreux donateur, d’un nouveau laboratoire de recherche en biologie (pavillon Trouillet-Rossignol), inauguré officiellement par le Ministre de l’Hygiène M. Blaisot.

1934

Mai. Voyage à Moscou et Leningrad avec une délégation de scientifiques présidée par Jean Perrin (mission organisée par les gouvernements français et soviétiques).

1936

Elu président de l’AFEC (Association française pour l’étude du cancer).

1940

28 décembre, décès de Claudius Regaud.

claudius regaud (1870-1940), pionnier de la radiothérapie

Extraits de: Claudius Regaud, Regaud Jean, éditions Maloine, 1982, revus et corrigés par le Musée Curie 2019.

Claudius Regaud est né à Lyon le 30 janvier 1870. Nommé interne des Hôpitaux de Lyon en 1891, il interrompt ses fonctions hospitalières pour venir suivre à l’Institut Pasteur le cours de microbiologie. Il travaille dans le service du Dr Roux, directeur de l’Institut Pasteur. Puis, de retour à Lyon, il soutient à la Faculté de médecine sa thèse sur « les vaisseaux lymphatiques du testicule » en 1897.

De 1895 à 1912, il enseigne l’histologie et l’embryologie à la Faculté de médecine de Lyon où il partage toute son activité entre enseignement et recherche.

Ses recherches portent sur l'étude des effets biologiques des rayons X. Il est agrégé des Facultés de médecine en 1901 (section d’anatomie et de physiologie). En 1913, il accepte la proposition du Dr Roux de prendre la direction d’un laboratoire de radiophysiologie dans le nouvel Institut du Radium de Parisdont la construction venait de débuter (aujourd’hui Institut Curie).

Agé de 43 ans, Claudius Regaud a derrière lui une longue expérience en anatomie et physiologie, et s’est tout particulièrement spécialisé dans l’étude de la radiosensibilité des cellules. Son élève et fidèle ami Antoine Lacassagne le rejoint. En juillet 1914, l’édification des deux laboratoires – celui de physique et chimie dirigé par Marie Curie et celui de biologie et médecine dirigé par Claudius Regaud - du tout nouvel Institut du Radium, rue Pierre Curie dans le 5e arrondissement de Paris, est terminée.

© Musée Curie (fonds Regaud)

Coupe de tube séminifère à différentes étapes de la spermatogenèse. Dessin de Claudius Regaud.

De 1895 à 1912, il enseigne l’histologie et l’embryologie à la Faculté de médecine de Lyon où il partage toute son activité entre enseignement et recherche.

Ses recherches portent sur l'étude des effets biologiques des rayons X. Il est agrégé des Facultés de médecine en 1901 (section d’anatomie et de physiologie). En 1913, il accepte la proposition du Dr Roux de prendre la direction d’un laboratoire de radiophysiologie dans le nouvel Institut du Radium de Paris dont la construction venait de débuter (aujourd’hui Institut Curie). Agé de 43 ans, Claudius Regaud a derrière lui une longue expérience en anatomie et physiologie, et s’est tout particulièrement spécialisé dans l’étude de la radiosensibilité des cellules. Son élève et fidèle ami Antoine Lacassagne le rejoint. En juillet 1914, l’édification des deux laboratoires – celui de physique et chimie dirigé par Marie Curie et celui de biologie et médecine dirigé par Claudius Regaud - du tout nouvel Institut du Radium, rue Pierre Curie dans le 5e arrondissement de Paris, est terminée.

© Musée Curie (coll. ACJC)

Claudius Regaud (1er rang au centre) et son équipe devant le Pavillon Pasteur de l’Institut du Radium, vers 1923

Malheureusement la guerre survient. Claudius Regaud se retrouve parmi le personnel mobilisé. Pendant la guerre, il démontre ses extraordinaires capacités d’organisateur. Il est médecin chef dans un hôpital d’évacuation à Gérardmer (Vosges) où il met sur pied en un temps record un service d’hospitalisation et d’évacuation, d’une grande efficacité malgré l’affluence des blessés et la proximité de la ligne de feu. En 1915 Justin Godart, jeune député lyonnais et sous-secrétaire d’Etat du Service de santé, fait appel à lui pour mener à bien les réformes dans l’organisation du Service de santé des Armées au Ministère de la guerre. Claudius Regaud constitue des équipes chirurgicales. Mais, c’est un homme aux larges visions, cette activité de bureau ne le satisfait pas. Enfin, au camp de Bouleuse, près de Reims (Champagne), il est chargé d’organiser près du front un grand centre thérapeutique modèle.

C’est là une expérience décisive pour son action future. Elle a été inspirée par une nécessité : il faut former les médecins, qui n’ont qu’une pratique de la médecine de paix, aux premiers soins aux blessés en tentant de les améliorer. Dans le « Groupement des services chirurgicaux et scientifiques » (GSCS) il réunit une équipe de spécialistes : chirurgiens, bactériologistes, chimistes, pathologistes, qui donnent tour à tour un enseignement théorique et pratique et diffusent les progrès accomplis dans le traitement des plaies de guerre aux médecins mobilisés. Parmi les membres de cette équipe : Guillain, Lemaitre, J. Magrou, P. Masson, Nogier, Policard, Rosenthal, Roux-Berger. Marqué par la guerre et enrichi par son expérience d’organisateur, de retour à Paris à l’Institut du Radium en 1918, aux côtés de Marie Curie, Claudius Regaud veut faire de leurs laboratoires un grand Institut de recherche et de thérapeutique par les radiations. La même année, la Ligue française contre le cancer est créée sous l’impulsion de Justin Godart, ancien secrétaire d’Etat, d’Henry Hartman, chirurgien à l’Assistance Publique de Paris et de Claudius Regaud.

(c) Musée Curie (fonds Regaud)

Claudius Regaud (au centre) dans une salle de pansement de l’hôpital d’évacuation de
Gérardmer.


Puis, avec Marie Curie, il crée la Fondation Curie en 1920, reconnue d’utilité publique l’année suivante. Deux ans plus tard, dons et subventions leur permettent de construire un dispensaire pour soigner les malades du cancer. Dès 1919, avec l’aide de son plus proche collaborateur Antoine Lacassagne, il avait assuré des applications de radium sur des malades cancéreux dans différents hôpitaux de l’Assistance Publique de Paris. Et, il avait obtenu la création d’un service spécialisé dans le traitement du cancer par le radium à l’Hôpital de l’Institut Pasteur. Claudius Regaud cherche à bâtir à la Fondation Curie une « médecine scientifique du cancer », rationnelle, fondée sur la perméabilité entre recherche et expérimentation. « Il est évident que le traitement des cancers (et surtout les progrès dans cette branche de la médecine si étroitement solidaire de la recherche scientifique) ne pourrait être l’oeuvre de médecins isolés, pourvus seulement de leurs moyens personnels : ce doit être au contraire un travail d’équipe, une oeuvre collective, oeuvre pourvue de moyens matériels considérables et exigeant la coopération de nombreux techniciens. » déclarait-t-il alors. Avec son idéal de « fusion de la recherche scientifique avec la médecine pratique », il introduit dans la pratique médicale et scientifique une idée révolutionnaire qu’il avait éprouvé pendant la guerre, la pluridisciplinarité, et qui allait modifier profondément l’approche du cancer. Cette idée est toujours aujourd’hui la principale règle de fonctionnement des centres de lutte contre le cancer.

Les travaux de « radiobiologie » des chercheurs de la Fondation Curie, qui consistent à expliquer comment et pourquoi les rayonnements agissent, conduisent à améliorer sans cesse les techniques d’irradiation. Les recherches sont fondées sur un va et vient permanent entre la recherche fondamentale sur l’action biologique des rayonnements et les observations cliniques. Ils révolutionnent les techniques de curiethérapie[1] mises au point avant la guerre de façon empirique par des pionniers comme Louis Wikham et Paul Degrais, dermatologues de l’Hôpital Saint Louis ou le biologiste Henri Dominici. Ils améliorent la radiumpuncture[2] et mettent au point des systèmes originaux d’applicateurs de tubes de radium, notamment en gynécologie. Rapidement, ils présentent les premiers cas de patientes atteintes d’un cancer du col de l’utérus guéries. Ainsi, au courant des années 1923-1924, les communications signées entre autres par A. Lacassagne, O. Monod, J.-L. Roux-Berger et H. Coutard rapportant les mêmes conclusions vont se multiplier et seront lues par tous les spécialistes du cancer dans le monde entier. Ce sont les premières faisant état de malades porteurs de tumeurs profondes guéris par radiothérapie[3], jusque-là seuls des cancers cutanés avaient été guéris par les radiations.

© Musée Curie fonds Regaud)

Claudius Regaud dans son laboratoire au Pavillon Pasteur de l’Institut du Radium, vers 1930


En dix ans le nombre de nouveaux malades traités à la Fondation Curie double, passant d’environ 400 en 1924 à environ 800 en 1934. Regaud et ses collaborateurs contribuent largement à codifier les pratiques radiothérapiques. Ils posent les bases biologiques de la durée optimale de traitement, c’est-à-dire étalement de la durée totale du traitement et fractionnement de la dose, permettant de préserver les tissus sains alentours. Ils définissent des protocoles de traitement différents selon le type de tumeur et la localisation.

L’enseignement est aussi une des priorités de la Fondation Curie qui devient alors l’école mondiale de la radiothérapie. Des spécialistes du monde entier viennent s’y former. Soutenu par Antoine Béclère, considéré comme le père de la radiologie française, Claudius Regaud organise dès 1922 avec Marie Curie et, en collaboration avec la Faculté de médecine des leçons de radiologie médicale. Il est sollicité pour donner des conférences dans le monde entier : Canada, Etats-Unis, Brésil, Colombie, Liban, Egypte, Pologne, Russie, etc. Il devient un représentant de la science française, envoyé en mission par le gouvernement français.

De nombreuses Universités lui décernent le titre de Docteur honoris causa. Regaud, Ferroux et Lacassagne publient de 1927 à 1939 "Radiophysiologie et radiothérapie". En 3 volumes et 12 fascicules c’est le périodique scientifique officiel de l'Institut du Radium et de la Fondation Curie. Y sont rassemblées les idées directrices qui font sa réputation. Claudius Regaud sera directeur du « Département des Applications Thérapeutiques et Médicales de l’Institut du Radium » jusqu’en 1937. Pionnier, Claudius Regaud a fondé les bases de la cancérologie moderne. Il décède à Couzon-au-Mont-d’Or (Rhône) le 28 décembre 1940.

© Musée Curie (coll. ACJC)

Visite du Président de la République Gaston Doumergue à l’Institut du Radium. Marie Curie est entre Jean Perrin et Claudius Regaud, au fond : Frédéric et Irène Joliot-Curie. Juin 1928


© Musée Curie (coll. ACJC)

Marie Curie et Claudius Regaud en voyage en Pologne en 1932 pour l’inauguration de l’Institut du Radium de Varsovie

pour aller plus loin - conseils de lecture :

> « Les pionniers de la radiothérapie » de Jean-Pierre Camillieri et Jean Coursaget, éditions EDP Sciences, 2005 ;
> «Les rayons de la vie. Une histoire des applications médicales des rayons X et de la radioactivité en France 1895-1930» de Soraya Boudia et Monique Bordry, éditions Institut Curie, 1998 ;