Un photo-montage de la vie de Marie Curie par Eugenio Lopéz Berrón


La vie de Marie Curie en quelques photos. En effet, ce photo-montage résume les éléments les plus importants de la vie de Marie Curie selon l’artiste.

© Sacha Lenormand / Musée Curie

Eugenio Lopéz Berrón (Espagnol),
Sans titre, 2012,
Montage numérique imprimé sur papier, 42 x 27,5 cm,
Service des Ressources historiques du Musée Curie

© Musée Curie (coll. ACJC) MCP247,01

Une coupelle contenant du bromure de radium photographiée dans l'obscurité, 1922

Cette œuvre a été réalisée par Eugenio Lopéz Berrón en 2012. Elle a été exposée la même année à Madrid, dans le cadre de l’exposition « Recordando a Marie Curie » (trad. : en souvenir de Marie Curie). A sa suite, Lopéz Bérron a offert cette œuvre à Pierre Joliot, un des petit fils de Marie Curie, et à sa femme, Anne Gricouroff. Il s’agit d’un montage complexe, composé de huit photos. L’artiste a pris soin d’unifier les teintes des différentes photos, le tout produisant un ensemble blanc, noir, gris et bleu. La photo faisant office de fond représente un paysage, on y voit un quart de sol sombre pour trois quarts de ciel nuageux dans les tons bleu et gris.

L’élément central du tableau est une photo d’une coupelle contenant du radium, au-dessus de laquelle flotte le visage de Marie Curie. Celle-ci est comme couronnée de cinq photos des lieux marquants de sa vie selon Lopéz Berrón. La disposition en arc de cercle des photos fait qu’elles semblent être des rayons émis par le radium, évoquant la radioactivité de cet élément chimique.

Le radium est emblématique du travail de Marie Curie. C’est l’un des deux éléments radioactifs découverts par Marie et Pierre Curie en 1898, découverte pour laquelle Marie Curie a reçu deux prix Nobel, et Pierre un (car il est mort avant le deuxième). C’est encore Marie Curie, avec son collaborateur André Debierne, qui a obtenu le premier gramme de radium pur en laboratoire, en 1910. Au-dessus de la coupelle contenant le radium, sont écrites à la main les initiales de l’Union Minière du Haut Katanga, située au Congo, alors colonie belge. Cette société était la principale source de radium dans les années 1920. On lit sur la coupelle également les initiales de la Société Générale Métallurgique de Hoboken, l’une des usines belges faisant la purification industrielle du radium extrait au Congo, ainsi que la date et la quantité produite de chlorure de radium à cette date par l’usine. Une lueur se dégage de la coupelle, produite par le radium. En résumant, cette photo met en scène les premiers grammes de chlorure de radium obtenus par l’usine.

Les cinq photos disposées en arc de cercle représentent des lieux marquants, selon l’artiste, dans la vie de Marie Curie. De gauche à droite, le Panthéon, probablement le Val de Grâce, le quai de Béthune, la Sorbonne et le 16 rue Freta, à Varsovie. Le Panthéon est l’endroit où les époux Curie reposent aujourd’hui, Marie Curie étant la première femme à y être entrée par ses propres mérites en 1995. La deuxième photo représente peut-être le Val-de-Grâce, monument du quartier de Paris dans lequel se situaient les laboratoires Curie. Le quai de Béthune est l’adresse de Paris où Marie Curie a habité de 1912 à 1934. La Sorbonne est un lieu fort de la vie de Marie Curie, toute sa carrière est étroitement liée à cette université. En effet, c’est là qu’elle a pu suivre des cours de physique et de chimie, passer sa thèse de doctorat, puis devenir la première femme en France professeur de l’Université, en 1908. Enfin, le 16 rue Freta est l’adresse de la maison natale de Marie Curie, à Varsovie. Cette photo représente peut-être pour l’artiste les origines polonaises de la scientifique.

Ainsi, cette œuvre est un véritable récit en images de la vie et de l’activité scientifique de Marie Curie d’après Lopéz Bérron, l’artiste.

Texte de Anaïs Ferreira
en collaboration avec le Musée Curie