Portrait d'André Debierne par C215


Dans un endroit à l’abri des regards, se cache sur une porte cachée accessible aux plus curieux par une petite terrasse, le portrait d’André Debierne, chimiste, découvreur de l’actinium en 1899 et collaborateur des Curie.

© Jérémy Mathur/Musée Curie

Portrait d'André Debierne par C215 sur une porte de service dans le jardin du Musée Curie, Paris, 5e arrdt.

Dans une représentation similaire au portrait de Jean Perrin, le portrait d’André Debierne allie à la fois art et utile. Ce mariage subtil témoigne d’autant plus de l’immersion totale de l’Œuvre de C215 au centre du cadre urbain. Portrait en buste, de trois-quarts, le chimiste regarde au loin. Tout semble converger vers le visage d’André Debierne, que ce soit par les couleurs ou les formes. En effet, nous pouvons observer les différents aplats de couleurs, tels des faisceaux lumineux, qui, par paire ou plus, se dirigent tous vers le portrait, élément central de la composition. De plus, le visage très lumineux du personnage influence la direction du regard du spectateur qui est directement orienté vers le portrait. Les yeux du spectateur sont ainsi orientés par ces motifs abstraits vers une représentation réaliste d’un homme âgé, en costume d’époque, en noir et blanc. La modernité est ici marquée par le matériau du support et les motifs abstraits, en contraste avec le portrait en noir et blanc du personnage marqué par les âges. C’est ce mariage qui permet l’identification, représenté sans aucun artifice ni élément reconnaissable. Par le simple portrait en buste, le spectateur peut deviner l’identité du personnage représenté. C’est ainsi que le spectateur se lance en quête d’identification.

Texte de Chiara Ardinat
en collaboration avec le Musée Curie
et Ecole du Louvre Junior Conseil