Portrait d'Eve Curie Labouisse par C215


Si nous nous dirigeons vers l’un des côtés de la façade du Musée Curie, nous serons surpris par ce majestueux portrait de la fille cadette de Marie et Pierre Curie, pianiste, journaliste et reporter de guerre : Ève Curie-Labouisse.

© Jérémy Mathur/Musée Curie

Portrait d'Eve Curie Labouisse par C215 sur un mur du Musée Curie, Paris, 5e arrdt.

Bien que n’ayant pas choisi la même carrière que ses parents et sa sœur aînée, Ève est un membre clé dans l’histoire des Curie. Ainsi, l’artiste urbain C215 a choisi de la portraiturer, non pas en façade, mais plus à l’abri des regards, sur le côté. Un peu caché du grand public, ce dernier est invité à se perdre dans sa déambulation afin d’observer ce somptueux portrait. Un des objectifs du street art est finalement atteint dans ce contexte. En effet, c’est la déambulation elle-même, volontaire ou involontaire qui amène à l'œuvre d’art. Étonné voire stupéfait, le spectateur peut ainsi admirer cette femme, représentée de face. C’est avec tendresse que les mains sont rapportées au visage, le soutenant nonchalamment. Regardant fixement le spectateur avec un regard compatissant, c’est la gestuelle qui accompagne ce sentiment de sérénité. C’est d’autant plus le sentiment de sagesse qui émane de ce personnage qui semble veiller sur le spectateur d’un regard compatissant. Le spectateur ne peut qu’être ébloui par un tel portrait. Situé dans un coin à l’abri des regards et du bruit, le personnage d’Ève Curie-Labouisse est envahi de spiritualité. Inscrite dans une mandorle* rouge et verte, c’est une figure mystique, voire divine qui nous est donnée à voir. Les aplats de couleurs qui l’entourent semblent, tels des rayons, témoigner de cet aspect sacré de ce personnage.

* La mandorle est une figure en forme d’ovale ou d’amande dans laquelle s’inscrivent d’ordinaire des personnages sacrés, le plus souvent le Christ ou la Vierge.

Texte de Chiara Ardinat
en collaboration avec le Musée Curie
et Ecole du Louvre Junior Conseil