Les coulisses des laboratoires d'autrefois...


Cette publication du Centre de Ressources historiques du Musée Curie vous ouvre les portes des laboratoires d’autrefois, dans les coulisses, à la découverte des métiers « cachés » de l’Institut du Radium et de la Fondation Curie. Cet ouvrage raconte les vies et les fonctions de ceux et celles qui ont permis, souvent dans l’ombre, de faire avancer la science et la médecine. Vous y apprendrez ainsi ce que faisait la « dépensière » ou encore l’« économe ».

«Les coulisses des laboratoires d'autrefois - Vies et métiers à l'Institut du Radium et à la Fondation Curie»

Marie Curie et Claudius Regaud ont été les premiers directeurs des laboratoires de l'Institut du Radium et de la Fondation Curie. Leur objectif était de comprendre et de maîtriser la radioactivité pour l'utiliser dans la lutte contre le cancer.
De cette aventure scientifique et médicale, seule Marie Curie est restée dans les mémoires. Claudius Regaud, lui-même, a été oublié de l'Histoire. Qu'en est-il alors de tous ceux qui les ont accompagnés dans les laboratoires ? Ils étaient mécaniciens, souffleurs de verre, chauffeurs, secrétaires, laborantines, lingères, menuisiers, concierges ou encore téléphonistes.
Cet ouvrage nous invite dans les coulisses de ces laboratoires d'autrefois. Il ouvre une fenêtre sur les vies et les métiers de ceux qui ont permis, souvent dans l'ombre, de faire avancer la science et la médecine.
Richement illustré, cet ouvrage retrace pour la première fois l'histoire de l'Institut du Radium et de la Fondation Curie à travers les vies et les métiers des nombreux personnels non scientifiques. Beaucoup de ces personnes n'ont pas laissé de traces écrites. Heureusement, des témoignages et des photographies inédites les font revivre. Les auteures de cet ouvrage ont dû recourir à de nombreuses recherches dans les archives institutionnelles, communales mais aussi familiales. En retraçant les vies de ces personnes oubliées, c'est l'histoire de l'évolution de l'Institut du Radium et de la Fondation Curie vers l'Institut Curie d'aujourd'hui qui se dévoile au lecteur.
Grâce à ce livre vous rencontrerez le plus jeune des travailleurs jamais embauché au Laboratoire de Marie Curie ; vous découvrirez en quoi consistait le métier de "Dépensière" à la Fondation Curie ou encore vous apprendrez que mieux valait ne pas traîner dans les laboratoires la nuit, au risque de croiser le chef de l'atelier du Pavillon Pasteur qui veillait sur les lieux...

Les auteures

Anaïs Massiot est archiviste aux ressources historiques du Musée Curie.
Natalie Pigeard-Micault est docteure en histoire des sciences et responsable des Ressources historiques du Musée Curie.

Quelques portraits :

Gaston Ziegler, souffleur de verre au Laboratoire Curie

Le souffleur de verre élabore l'exact instrument dont le chimiste a besoin pour réaliser l'expérience qu'il a imaginé. Souffler des instruments "sur mesure", voilà ce à quoi Gaston Ziegler s'est employé au laboratoire de Marie Curie pendant plus de 20 ans. Originaire de Moselle (allemande à sa naissance), il excellait dans son domaine. Le fils d'un de ses collègues se souvient que "formé à l'ancienne, il travaillait le cristal, plus difficile que le pyrex. Il pouvait faire de petites merveilles".

Suzanne Marcelle, dépensière à la Fondation Curie

Dès l'ouverture d'un véritable hôpital rue Lhomond en 1936, la Fondation Curie embauche la première Dépensière de son histoire : Suzanne Marcelle. Dans les registres de compte Suzanne Marcelle est plus exactement indiquée comme étant la "Dépensière et Acheteuse aux Halles pour le ravitaillement de l'Hôpital". A elle de négocier directement avec les grossistes du marché des Halles de Paris pour approvisionner les cuisines de l'hôpital qui nourriront les patients.

Roland Meunier, chef d'atelier du Pavillon Pasteur

Arrivé au pavillon Pasteur de l'Institut du Radium vers 1920 comme ingénieur électricien, Roland Meunier est un personnage clé du bon fonctionnement des dispensaires. En charge de l'entretien et de la réparation des générateurs d'électricité, indispensables aux soins par rayons X des malades, il fabrique également des ampoules de radon pour la Curiethérapie. Nommé chef d'atelier en 1933, il est logé sur place avec sa femme. Chef d'atelier le jour, il joue alors le gardien de nuit ; et gare à celui qui s'aventurerait dans le bâtiment en dehors des heures autorisées !