Publié le 26/01/2022
Modifié le 11/07/2024
par ANDRA & Musée Curie
Modifié le 11/07/2024
par ANDRA & Musée Curie
Temps de lecture: 4mn
Découverte par un couple de retraités strasbourgeois dans les affaires de famille, ce bel objet ouvragé a d’abord attisé leur curiosité. C’est à la lecture d’un article dans la presse régionale sur les réveils au radium, que le couple a contacté l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) pour se renseigner sur cet objet, marqué de l’inscription “Radiumcure (Bâle, Suisse)”. Pour la première fois, l’Andra et le Musée Curie se sont conjointement mobilisés afin de sauvegarder cette fontaine au radium, particulièrement rare en France, initialement destinée à rejoindre les centres de stockages de déchets radioactifs.
L'intervention des équipes de l'Andra
L’opération débute par une phase de caractérisation de la source radioactive et de mesure de l’émission radioactive. Vêtu d’une combinaison blanche de protection, l’opérateur de l’Andra démonte minutieusement l’émanateur pièce par pièce, sous une poche de vinyle afin d’empêcher toute dissémination de la radioactivité dans l’environnement. La source de radium et quelques pièces trop contaminées sont conditionnées pour prendre la direction du Cires (Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage) de l’Andra, en tant que déchets. Ils y seront temporairement entreposés, dans l’attente d’une solution de stockage adaptée à ce type de déchets. L'objet est ensuite décontaminé précautionneusement.
Après plus de deux heures de travail, la fontaine peut enfin être manipulée sans protections particulières, et remontée en toute sécurité. Elle est prête pour être cédée par ses propriétaires au Musée Curie.
Les fontaines au radium, objets emblématiques des années 1920-1940
Après sa découverte à la fin du 19ème siècle, la radioactivité est rapidement utilisée dans le milieu médical. Au cours des années `20, l'introduction des radiothérapies permet d'améliorer considérablement l’espérance de vie des malades de cancer. La radioactivité, et en particulier le radium, sont alors perçus comme bienfaisants, et les premiers produits "au radium" font leur apparition.
Une véritable industrie du radium se développe, à la fois pour son extraction et pour son utilisation dans différents secteurs : médical, avec la fabrication d’aiguilles utilisées en radiothérapie ; cosmétique ; mais aussi horloger, pour fabriquer de la peinture luminescente utilisée sur des aiguilles de montre ou de réveil. Des fontaines au radium, destinées à rendre l’eau davantage radioactive, sont aussi fabriquées à l’époque. L'engouement autour du radium prend fin lorsque les dangers de la radioactivité sont reconnus, et l’utilisation du radium interdite, en 1937.
Une collaboration unique entre l'Andra et le Musée Curie
Un siècle après les « années folles » du radium, l’Andra récupère encore chaque année environ 100 objets radioactifs, dans le cadre de sa mission de service public. Ce partenariat entre le Musée Curie et l'Andra a d'ores et déjà permis d'identifier et préserver une fontaine au radium, en espérant que ce soit un premier pas vers une collaboration durable, pour la sauvegarde du patrimoine radioactif.
Ce texte provient d'un communiqué de presse conjoint de l'ANDRA et du Musée Curie du 17.12.2021.
pour aller plus loin
> Retrouvez toutes les vidéos de l'opération sur le site web de l'Andra;
> Pour en savoir plus sur les conditions de prise en charge des objets radioactifs;
> Naviguez vers la section "Les années folles du radium" de notre musée virtuel.