Pierre et Marie Curie pouvaient-ils croire aux fantômes ?

F.A.Q.

Publié le 10/29/2025
Modifié le 10/29/2025
par Valérie Frois
Temps de lecture: 2mn
La réponse est … peut-être ! Au début du XXe siècle, l’engouement pour le spiritisme sort des sphères privées et secrètes pour s’étendre au grand jour en Europe et touche tous les milieux, amenant une partie de la communauté scientifique à s’y intéresser. Si des rayons invisibles existent, pourquoi pas les fantômes ou du moins, une certaine manifestation des esprits disparus ? C’est dans ce contexte que Marie et Pierre Curie contribuent à quelques expériences, entre science et spiritisme.

À partir de juillet 1905, Marie et Pierre Curie se joignent à un groupe de personnalités reconnues dans le monde académique et universitaire, dont le but est d’étudier des “phénomènes inconnus” produits par Eusapia Palladino, alors célèbre medium italienne.

Eusapia Palladino, un personnage qui suscite autant de scepticisme que de fascination.

Des proches et collègues du cercle scientifique des Curie, tels Edouard Branly, Jean Perrin, André Debierne et Paul Langevin, seront amenés à y prendre part. Il s’agit bien d’une étude scientifique à laquelle Eusapia Palladino accepte de se soumettre.
Un protocole est établi, des contrôleurs sont désignés, des mesures sont faites et répertoriées. Le déplacement d’une table ou les vibrations déclenchées par le médium peuvent-ils résulter de phénomènes physiques ?

Ouvert à l’exploration scientifique et à d’autres sujets d’étude que le sien, Pierre Curie déclarait déjà à sa future femme en 1894 : « Je dois vous avouer que ces phénomènes m’intriguent beaucoup. Je crois qu’il y a là-dedans des questions qui touchent de près à la physique » »  Lettre à M. Sklodowska, 17 septembre 1894

Pierre Curie est très assidu au commencement de la série des 43 séances spirites qui se dérouleront jusqu’en 1908. Il consigne pas à pas ses observations, met en place des appareillages de mesure et suggère des améliorations sur les dispositifs de contrôle.

Quant à Marie Curie, ayant participé à certaines de ces réunions, elle écrit peu avant la mort accidentelle de son mari : « Nous avons assisté récemment à quelques séances avec Eusapia, dont quelques-unes nous ont semblé très convaincantes, c’est une question du plus haut intérêt. » Lettre à la comtesse Greffulhe, 16 avril 1906

Pour aller plus loin

Bensaude-Vincent B. et Blondel C., Des savants face à l’occulte (1870 – 1940), Editions La Découverte, 2002

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