Histoire de la radioactivité en quelques dates

Histoire(s)

Publié le 30/01/2023
Modifié le 30/01/2023
par Inconnu
Temps de lecture: 4mn
La fin du XIXe siècle a été marquée par une série de découvertes scientifiques qui ont influencé les décennies suivantes. Des connaissances acquises aujourd'hui, telles l'atome et sa structure, étaient à l'époque controversées parmi les physiciens et les chimistes. La découverte de la radioactivité s'inscrit dans ce contexte de recherche sur la composition de la matière.

1895

Le 28 décembre, Wilhelm Conrad Röntgen publie l'article « Sur une nouvelle sorte de rayons » annonçant la découverte des rayons X.

1896

Henri Becquerel découvre au Muséum d'histoire naturelle l'émission spontanée, par l'élément uranium, d'un nouveau type de rayonnement : les rayons uraniques. Ses études de ce rayonnement montrent que ce rayonnement est ionisant, c'est à dire qu'il produit des charges électriques en traversant l'air.

1897

J.J. Thomson caractérise les rayons cathodiques. Après une série de mesures qui lui permettent entre autre d'estimer le rapport entre leur charge et leur masse, il propose qu'il s'agit d'électrons, les particules prévues par le physicien Stoney. Thomson théorise également que les électrons sont des constituants élémentaires des atomes, dont il imagine le modèle du "pain aux raisins" (plum pudding).

1898

Marie et Pierre Curie découvrent, dans les locaux de l'Ecole municipale de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (EPCI), le polonium et le radium. Dans le but de déterminer la masse atomique du radium, le couple entreprend le traitement de plusieurs tonnes d'un minerai naturel d'uranium, la pechblende (avec 1 tonne de pechblende on obtenait 1 à 2 mg de chlorure de radium). Marie Curie introduit le terme radioactivité pour décrire les rayons émis par l'uranium, le thorium, le polonium, le radium, ...

© Musée Curie

1899

Plusieurs scientifiques montrent l’existence de deux types de rayonnements émis par l’uranium. Dès janvier, Ernest Rutherford les nommera respectivement rayons alpha et béta.

Le 6 novembre, Pierre et Marie Curie publient un article où ils présentent la «radioactivité induite». Ils observent que, après avoir éloigné le radium, les instruments qui le côtoyaient restent radioactifs pendant un temps. Une controverse avec E. Rutherford en suit. Celui-ci montre par la suite qu'il ne s'agit pas de radioactivité induite, mais de l'effet dû à la présence d'un gas radioactif issu de la désintégration du radium : le radon.

1900

En avril, Paul Villard identifie un troisième type de radioactivité : le rayonnement gamma.

1901-1904

Jean Perrin et, indépendamment, Hantaro Nagaoka au Japon, imaginent une représentation des atomes comme des systèmes solaires en miniature.

1901-1903

Ernest Rutherford et Frédéric Soddy mettent en évidence la «période» (d’après la loi de décroissance radioactive), caractéristique de chaque radioélément. Ils mettent en évidence que la radioactivité est la transmutation d’un élément en un autre.

1906

Ernest Rutherford identifie le rayonnement alpha comme étant composé de ions d’hélium.

1908

Hans Geiger, élève de E. Rutherford, développe le "compteur Geiger", qui lui permet de détecter la radioactivité alpha.

1910

Marie Curie, en collaboration avec André Debierne, isole du radium métallique et détermine sa masse atomique.

1911

Frédéric Soddy établit l’existence des isotopes. Ernest Rutherford démontre la présence d’un noyau au centre de l’atome.

1913

Niels Bohr élabore un modèle de l’atome, qui serait constitué d’électrons négatifs tournant autour du noyau chargé positivement, en analogie aux planètes qui gravitent autour du Soleil.

1919

Ernest Rutherford réalise la première transmutation nucléaire artificielle. En bombardant des atomes d'azote avec des particules alpha, il les transforme en atomes d'oxygène.

© Musée Curie

1928

Hans Geiger et Karl Müller mettent au point un nouveau «compteur Geiger-Müller», capable de mesurer la radioactivité alpha, béta et gamma.

1932

Ernest Lawrence et son étudiant Stanley Livingston construisent le premier cyclotron (accélérateur circulaire) à Berkeley.

1932

James Chadwick découvre le neutron.

1934

Frédéric et Irène Joliot-Curie découvrent la radioactivité artificielle. Ils créent pour la première fois un nouvel élément radioactif en bombardant une feuille d’aluminium avec des particules alpha émises par du polonium, qu’ils baptisent radiophosphore.

1938

Otto Hahn, Fritz Strassmann et Lise Meitner mettent en évidence la fission nucléaire de l’uranium.

1939

Frédéric Joliot, Hans Halban, Lew Kowarski et Francis Perrin, montrent la possibilité d'avoir des réactions en chaîne. Ils démontrent en particulier que le phénomène de fission s’accompagne d’un fort dégagement d’énergie et de l’émission de neutrons qui peuvent briser d’autres noyaux d’uranium, et ainsi de suite.

© Musée Curie

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