Le brassard d'infirmière d'Irène Curie
Publié le 21/07/2022
Modifié le 21/03/2023
par Anne-Morgane Devriendt
Modifié le 21/03/2023
par Anne-Morgane Devriendt
Temps de lecture: 3mn
L'envie de s'engager
Dès le début de la Première Guerre mondiale, Irène Curie souhaite se mobiliser, comme en témoigne sa correspondance avec sa mère, Marie Curie :
« J’espère que je pourrai me rendre utile quand je viendrai à Paris ; c’est mon plus grand désir »
lettre du 1er octobre 1914.
Les travaux traditionnels confiés aux jeunes filles, comme tricoter pour les soldats, ne lui suffisent pas. Marie Curie cède à ses demandes répétées et l'autorise à revenir à Paris depuis la Bretagne à la mi-octobre. Irène commence à se former à la radiologie dès son retour, à l'hôpital de campagne de Saint-Maurice, où Marie Curie a installé son premier poste fixe de radiologie.
Irène Curie, infirmière radiologiste
Adolescente au début de la guerre, Irène Curie a 17 ans en septembre 1914 et vient de passer son baccalauréat. Dès novembre 1914, elle accompagne sa mère pour la seconder comme manipulatrice dans les hôpitaux de campagne, notamment belges. Elle passe son diplôme d’infirmière radiologiste en mars 1915. Elle se retrouve même chargée d’installer des postes radiologiques et d’y effectuer des radios. A la fin de 1916, elle assure des cours pour former d’autres infirmières manipulatrices de radiologie pour l’hôpital Edith Cavell, à l'Institut du Radium.
Le brassard
Ce brassard d’infirmière de la Croix Rouge témoigne de l’engagement d’Irène Curie lors de la Première Guerre mondiale, moins connu que celui de Marie Curie. Il correspond aux brassards typiquement portés par les infirmières de la Croix-Rouge pendant cette guerre. Son expertise confirme qu'il est en lin blanc, une croix rouge y est cousue et un tampon est encore visible, ainsi que des traces d’épingles. Il a été conservé précieusement, nettoyé et repassé par la famille.
Le brassard a fait partie des objets exposés au Musée Curie dans les années 1990. Le tampon commence à s’estomper et à devenir illisible à cause de son exposition à la lumière, c’est pourquoi le brassard ne peut plus être présenté dans les vitrines du Musée.
Pour aller plus loin
> Fonds Irène Joliot-Curie, NAF 28161, BnF département des manuscrits, conservé au Musée Curie
> Marie Curie et ses filles. Lettres, choisies par Hélène Langevin-Joliot et Monique Bordry, éditions Pygmalion, 2011
> Marie et Irène Curie. Correspondance. 1905-1934. Les Editeurs Français Réunis, 1974
> Marie Curie. Correspondance personnelle. Pierre, Marie, Irène et Eve Curie. Correspondance familiale. 1905-septembre 1914, archives de la BnF
> Marie Curie. Correspondance personnelle. Marie, Irène et Eve Curie. Frédéric Joliot. Correspondance familiale. Octobre 1914 - mai 1934, archives de la BnF
> Irène Joliot-Curie, par Louis-Pascal Jacquemond
> Marie Curie et la Grande Guerre, par Anaïs Massiot et Natalie Pigeard-Micault