Publié le 11/10/2024
Modifié le 14/10/2024
par Nathalie Huchette
Modifié le 14/10/2024
par Nathalie Huchette
Temps de lecture: 2mn
Les temps de pose pour prendre une photo étaient certes assez longs à l’époque de Marie Curie. De plus, elle n’était pas à l’aise avec ce type d’exercice. « Nous sommes inondés (…) de visites de photographes (…) On voudrait pouvoir se cacher sous terre pour avoir la paix. » écrit-elle à son frère Joseph Sklodowski en décembre 19031. Mais pour mieux comprendre son expression neutre, il faut aussi revenir sur les codes de son temps. Il était en fait d’usage dans la culture des milieux bourgeois du début du XXe siècle de montrer un visage sérieux. Ainsi, il convenait de ne pas apparaitre souriant sur les clichés pour afficher la maîtrise de ses émotions. La majorité des photographies de Marie Curie ont été prises dans un cadre officiel, ce sont des portraits où l’on prend la pose. « L'exercice du portrait reste un exercice très normé au service de la construction de son image sociale. » souligne André Gunthert, historien des cultures visuelles, enseignant-chercheur à l’EHESS, dans son blog.
Ceux et celles qui ont côtoyé la scientifique témoignent néanmoins d’une femme avenante, souriante, au rire franc lorsqu’elle était joyeuse.
1 Cité dans Madame Curie de Eve Curie, Gallimard, Folio n°1336, 1981